L'Institut de recherche sur les forêts de l'UQAT vous invite au 5e colloque de la chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la biodiversité en contexte minier (BCM), qui se tiendra à l’Hôtel Albert de Rouyn-Noranda le 24 avril.
Le colloque sera l’occasion d’en apprendre sur les résultats de l’équipe de recherche. L’avant-midi sera consacré à des présentations qui feront une synthèse sur l’ensemble des recherches menées au sein de la Chaire BCM de 2017 à 2024. En après-midi, des ateliers pratiques (au choix) vous permettront de vous familiariser avec les outils développés sur la base de ces nouvelles connaissances.
Un dîner sera servi sur l’heure du midi et un cinq à sept viendra clore la journée sur une note conviviale.
Un tirage et des prix de participation sont également au menu.
Horaire
8 h
Accueil des participants
L'accueil se fera dans le lobby de l'Hôtel Albert, où vous recevrez votre trousse de participation.
Coordonnatrice contrôle environnemental et restauration minière (Agnico Eagle)
Partenaires
Contactez-nous
8 h
Accueil des participants
L'accueil se fera dans le lobby de l'Hôtel Albert, où vous recevrez votre trousse de participation.
8 h 30
Mot de bienvenue et déroulement de la journée
8 h 45
Synthèse des résultats de la Chaire de 2017 à 2023
Nicole Fenton (IRF-UQAT)
8 h 50
Objectif 1A : Quelle est l'empreinte spatiale des mines?
Mélanie Jean (UMoncton), Christine Martineau (Service canadien des forêts) et Nicole Fenton (IRF-UQAT)
Les répercussions potentielles de l'exploitation minière sur la biodiversité et les services écologiques des forêts s’amplifient à l'échelle mondiale. Cependant, on en sait encore peu sur la façon dont les effets hors site des mines affectent les communautés dans la forêt boréale canadienne. De plus, ces impacts indirects des mines peuvent varier en fonction du cycle de vie de la mine et de l'écosystème environnant. Nous visons à déterminer l'empreinte spatiale des mines dans la forêt boréale grâce à divers indicateurs : 1) la composition des communautés de plantes vasculaires, de bryophytes et de lichens, 2) la concentration en éléments traces métalliques et la croissance des bryophytes, et 3) la concentration en éléments traces métalliques etle sol organique. Nous avons mené une étude de terrain le long de transects d'un kilomètre autour de six mines à différents stades d'exploitation. Les sites incluent différents types d’écosystèmes, soit des forêts de feuillus, de conifères ou mixtes et des tourbières. L’empreinte spatiale la plus importante sur les communautés de plantes s’étendait généralement jusqu’à 200 m des mines actives, entraînant une réduction de la richesse et de la couverture végétale. La végétation de sous-bois des forêts de conifères semblait plus résistante que les autres types d’écosystème. Nos résultats indiquent que des concentrations de métaux plus élevées que prévu sont aussi détectées jusqu’à environ 200 m des mines actives et que les concentrations sont plus faibles autour des mines fermées. Cependant, les tendances varient selon les éléments. Puisqu’on s’attend à une augmentation de la présence de forêts feuillues en zone boréale au détriment des forêts de conifères, la zone affectée par les effets hors site des mines pourrait s'étendre dans l'avenir. Nous suggérons d’inclure les effets indirects et hors site dans les évaluations écologiques et études d’impacts.
9 h 30
Objectif 1B : Comment les sites miniers contribuent-ils à la biodiversité régionale?
Nicole Fenton (IRF-UQAT)
Il y a un grand nombre de sites miniers inactifs en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec. Souvent perçus négativement, les sites inactifs sont aussi connus pour héberger des espèces autrement peu communes dans la région, comme les cygnes trompettes sur le site minier East-Sullivan et certaines orchidées sur le site Beattie à Duparquet. Nous nous sommes posé la question suivante : Quelle est la contribution des anciens sites miniers à la biodiversité de la région? Pour répondre à cette question, nous avons étudié les sites miniers directement et inventorié les espèces présentes dans différents secteurs des sites miniers inactifs de la région. Nous avons tenté de mieux connaître les différences en termes de types d’espèces présentes en comparaison avec les milieux naturels. Émilie Desjardins a déterminé que les bassins de polissage et les bassins miniers sont utilisés par la majorité des espèces de sauvagines qu’on retrouve dans les étangs de castor, sites de prédilection pour la reproduction de ces espèces. De plus, une de ces espèces, le garrot à œil d’or, a montré une préférence pour les sites miniers. Des résultats contradictoires ont été observés pour les écosystèmes terrestres. Supun Pawalawage a déterminé qu’un parc à résidus miniers (Beattie) était un habitat très pauvre en champignons mycorhiziens et que cette communauté ne semble pas contribuer à la croissance des arbres qui s’installent sur les résidus. De même, Nils Ambec a trouvé que les parcs à résidus n’hébergeaient pas des espèces de plantes différentes de celles que l’on retrouve dans des sites naturels comparables, comme les sites ultramafiques et les sites calcaires. Ensemble ces trois projets démontrent que les bassins des anciens sites miniers présentent potentiellement un intérêt pour la biodiversité aquatique, mais que les parcs à résidus ne constituent pas un habitat important pour la biodiversité terrestre.
10 h 35
Objectif 2 : Comment la biodiversité au sens large est-elle répartie dans les milieux humides de l'Eeyou Istchee Baie-James?
Éliane Grant (IRF-UQAT) et Nicole Fenton (IRF-UQAT)
La région d’Eeyou Istchee Baie-James vit actuellement une période de changements importants. En effet, les changements climatiques, associés au développement grandissant de projets industriels sur le territoire, modifient la dynamique des écosystèmes forestiers. Les acteurs industriels, gouvernementaux et communautaires impliqués dans ces projets se trouvent souvent dépourvus d’informations pour assurer la gestion du territoire. L’immensité du territoire nordique et la difficulté d’accès limitent la portée et la disponibilité des données existantes et, par conséquent, la capacité de prévoir les impacts futurs sur les différents écosystèmes présents. Cela est particulièrement vrai pour les tourbières, un des écosystèmes dominants du territoire en termes de superficie, mais également aux contraintes pour le développement. Pour pallier ce manque, trois projets portant sur la flore (plantes vasculaires, bryophytes et lichens) et sur la faune (oiseaux, mammifères et amphibiens) visent à caractériser et à classer ces milieux en fonction des différents types d’organismes. Un quatrième projet se concentre sur l’intérêt et l’utilisation des tourbières dans les activités traditionnelles par les communautés autochtones, avec une attention particulière pour une espèce clé d’importance culturelle qui fréquente ces milieux : l’orignal. Les résultats des différents projets seront présentés synthétiquement et il y aura une ouverture vers les deux outils de communication et de planification développés qui feront l’objet d’un atelier en après-midi.
11 h 20
Objectif 3 : Comment les perturbations multiples influencent-elles les espèces d'importance culturelle?
Maxime Thomas (McGill) et Nicole Fenton (IRF-UQAT)
La forêt boréale est soumise à de nombreuses perturbations qui affectent le paysage, les espèces végétales et animales, mais aussi la culture de certaines populations. C’est notamment le cas des communautés autochtones, dont le mode de vie dépend d’espèces d’importance culturelle pour la pratique d’activités traditionnelles. Étudier les espèces d’importance culturelle permet de comprendre les conséquences environnementales et culturelles des perturbations. Cette thèse se concentre sur deux espèces d’importance culturelle valorisées par les autochtones pour leur consommation à des fins médicinales et nutritionnelles : Rhododendron groenlandicum (thé du Labrador) et Vaccinium angustifolium (bleuet à feuilles étroites). Pour obtenir un portrait complet de l’effet des perturbations, quatre perturbations sont étudiées : les changements climatiques, les coupes forestières, et les perturbations liées avec la présence d’une mine ou d’une ligne de transport hydroélectrique.
Les changements climatiques et les coupes, surtout s’ils sont élevés, entraîneront une diminution de la présence des deux espèces dans le paysage boréal. Cette diminution sera due à une augmentation de la proportion de feuillus dans le paysage, défavorables à la présence des deux espèces étudiées. La présence d’une mine entraîne une diminution du potentiel médicinal de R. groenlandicum, tandis que la présence d’une ligne hydroélectrique entraîne une augmentation de ce potentiel. Le potentiel nutritionnel de V. angustifolium n’était pas affecté par ces deux perturbations. Il est cependant nécessaire d’évaluer la présence de polluants avant de conclure quant aux effets sur la santé humaine. L’effet du sol a également été évalué pour V. angustifolium, ce qui a permis de trouver certaines bactéries qui amélioraient son potentiel nutritionnel.
Ce projet met en lumière les effets complexes des perturbations sur les espèces d’importance culturelle, et la nécessité d’utiliser différentes approches pour les étudier adéquatement. Les effets des perturbations sont multiples, peuvent interagir, et ne sont pas toujours facilement visibles au premier abord. Il est donc important d’évaluer l’effet des perturbations sur les espèces végétales de façon complète afin de mieux comprendre les conséquences qui en découlent et de prendre les décisions adaptées pour limiter ces conséquences.
11 h 45
Un regard vers l'avenir – projets en cours et en démarrage
Nicole Fenton (IRF-UQAT)
Dans cette présentation, nous allons survoler les projets qui s’amorceront dans le deuxième mandat de la Chaire BCM. Les objectifs et les projets de ce deuxième mandat ont été développés à la suite d’une tournée de discussions avec les différents partenaires de la Chaire BCM, qui s’est tenue de juin à décembre 2021. Trois objectifs globaux ont été retenus : 1) Développer des outils pour déterminer et suivre l'empreinte des mines et autres projets de développement; 2) Développer des outils pour la planification écologique; 3) Développer des outils permettant aux communautés autochtones de faire la surveillance de l’environnement, de communiquer efficacement les résultats et de développer des capacités à participer aux activités de recherche. Une vingtaine de projets ont été construits autour de ces objectifs. Cette présentation en fera le survol rapide et donnera l’occasion aux étudiants déjà sur place de se présenter.
13 h et 15h
Ateliers
Quatre ateliers pratiques s'offrent à vous (voir les choix ci-dessous).
16 h 30
Cinq à sept
Rafraîchissements, petites bouchées et tirage des prix de participation au Polonais Cocktail Bar
Atelier 1 : Comment déterminer et cartographier l'empreinte spatiale d'une mine
Mélanie Jean (UMoncton) et Nicole Fenton (IRF-UQAT)
Dans cet atelier pratique, nous nous pencherons sur trois éléments : 1) À quoi ressemble l’empreinte spatiale d’une mine « X »? Quels sont les résultats de recherche qu’il est possible de visualiser pour comprendre les facteurs à l’origine de l’empreinte de cette mine? 2) Comment déterminer la vulnérabilité relative des écosystèmes environnants aux effets d’un site minier avec l’outil Forêt Ouverte? 3) Comment prévoir l’empreinte potentielle de sites en développement? À la fin de l’atelier vous devriez être mieux à même d’utiliser les résultats de recherche pour évaluer l’empreinte spatiale d’une installation et prévoir cette empreinte dans de futures installations.
L'atelier débute à 13:00:00
Atelier 2 : Cartographie de la diversité de bryophytes et lichens pour Baie-James Eeyou Istchee – comment interpréter les cartes
Osvaldo Valeria (IRF-UQAT)
Les paysages au nord du 49e parallèle sont vastes. Comment déterminer quel site héberge des espèces rares ou une biodiversité accrue? Nous avons développé des cartes qui décrivent la biodiversité en bryophytes et lichens pour différents territoires en nous basant sur la télédétection et des bases de données terrain. Dans cet atelier, nous allons explorer les outils disponibles, discuter de ce que les résultats veulent dire concrètement en termes de biodiversité, mais aussi des secteurs d’intérêt. Après cet atelier, vous aurez accès aux liens Internet qui vous permettront de consulter nos cartes géoréférencées en ligne.
L'atelier débute à 13:00:00
Atelier 3 : La présence de bleuets et de thé du Labrador dans l'avenir : comprendre et utiliser les cartes
Maxime Thomas (IRF-UQAT)
Le thé du Labrador (Rhododendron groenlandicum) et le bleuet (Vaccinium angustifolium) sont deux plantes d’importance culturelle pour différentes communautés autochtones au Canada. Dans cet atelier, nous verrons comment ces deux espèces sont affectées par les caractéristiques du paysage forestier, et comment elles répondent aux perturbations humaines. Nous parlerons de l’effet des changements climatiques et des coupes forestières sur l’habitat du thé du Labrador et du bleuet dans le futur en Abitibi et dans le Nord-du-Québec. Nous examinerons également les grandes tendances à l’échelle du Québec. Enfin, nous aborderons l’effet que des perturbations à échelle plus locale peuvent avoir sur ces deux espèces.
L'atelier débute à 15:00:00
Atelier 4 : Écosystèmes vivants : une exploration nouvelle des milieux humides de l'Abitibi et de l'Eeyou Itschee Baie-James
Partie 1
Camilo Gomez Chaparro (IRF-UQAT)
* Cette partie de l’atelier sera donnée en anglais avec possibilité de poser des questions en français.
The Multidimensional Ecological Richness Index for Peatlands (MERIP) project plays a pivotal role in advancing wetland conservation and management. As part of the broader workshop “Écosystèmes Vivants: Une Exploration Nouvelle des Milieux Humides de l’Abitibi et de l’Eeyou Itschee Baie-James,” participants will delve into the MERIP Segment: “Mapping and Wetlands Classification.” This workshop provides attendees with a comprehensive overview of MERIP’s achievements and potential applications. Through a focused presentation, participants gain insight into the extensive mapping and wetlands classification conducted by the MERIP team. Key highlights include the creation of over 561,000 polygons representing wetland areas, enabling precise environmental suitability assessments for seven target species. Furthermore, the workshop emphasizes the development of MERIP datasets for both present conditions and projected 2050 scenarios. These datasets provide essential information on wetland types, environmental suitability values, and normalized distance metrics. Participants will grasp the significance of MERIP’s contributions in guiding conservation efforts, facilitating sustainable land management, and informing decision-making processes. The workshop aims to inspire attendees to leverage MERIP data for biodiversity assessments, habitat monitoring, and climate change adaptation strategies by showcasing the project's outputs and practical implications. Through interactive discussions and real-world examples, participants will understand how MERIP can address environmental challenges and foster stewardship of wetland ecosystems.
Partie 2
Julia Morarin (IRF-UQAT)
Faire sortir les résultats de recherche du milieu universitaire, ce n’est pas une mince affaire. Là, est tout l’intérêt du projet « Atlas de biodiversité : les milieux humides de l’Abitibi et de l’Eeyou Istchee Baie-James » qui se veut innovant en matière de retour des données aux communautés autochtones partenaires des projets de recherches, et à la diffusion et l’accessibilité de ces mêmes données au grand public.
À travers un quiz, une interaction vulgarisée, l’objectif de cet atelier est de découvrir et de comprendre les résultats de recherche de quatre personnes étudiantes qui ont marqué la Chaire BCM au cours des dernières années. Au programme, le très célèbre orignal, les mystérieux lichens, les amphibiens, les oiseaux, et bien plus encore qui forment, ensemble, la grande et riche biodiversité des milieux humides nordiques.
